Discours prononcés lors du trentième anniversaire du

Foyer de Jeunes et d'Éducation Populaire de la Liberté

le 8 juin 1996

(note de Daniel Bret : j'ai repris ici les documents conservés en 1996. Je n'ai pas retrouvé les discours des personnalités invitées, dont certains avaient été prononcés sans notes. Il aurait fallu les enregistrer !) Cliquer sur les titres ci-dessous pour aller directement à chaque texte.

Introduction de Célestin Jacob, Président de la FOL de Savoie pour cette brochure publiée à l’occasion du trentième anniversaire du Foyer pour tous de la Liberté.

Chers amis,

c’est avec beaucoup de plaisir que mon épouse et moi avons assisté à la soirée du 8 Juin organisée pour le trentième anniversaire du Foyer pour Tous du Quartier de la Liberté. Ce fut une réussite. Nous avons pu remercier de nombreux amis, nouveaux et anciens, tous animés du même esprit de dévouement et de fidélité à notre idéal. Les différentes interventions concernant la création de votre association nous ont rappelé tous les souvenirs vécus dans les années soixante qui ont marqué un tournant incontestable dans la vie de la Fédération des Oeuvres Laïques de Savoie.

Brièvement je vais vous retracer quelques temps forts de cette période car mon épouse et moi-même, jeunes instituteurs, avions été sollicités par la F.O.L. pour occuper des postes de “mis à disposition” (c’était l’appellation  administrative, à ce moment là, des permanents) vacants à la rentrée scolaire 1958. Depuis cette date, tous deux nous nous sommes engagés dans ce vaste mouvement d’éducation populaire qu’est la Ligue Française de l’Enseignement, regroupant toutes les F.O.L. de France, toutes poursuivant les mêmes objectifs.

1958-1960 : c’est le moment où se manifestait un fort courant pour un changement des structures existantes afin de pouvoir mieux s’intégrer aux milieux de vie et de mieux adapter les techniques au milieu social.
1961 : année charnière, le Congrès national de la Ligue Française de l’Enseignement, organisé à Toulouse, votait à l’unanimité une motion finale sur l’éducation populaire qui réaffirmait la valeur permanente de l’idéal de liberté et de justice sociale de la Ligue, en insistant sur sa vocation de former l’homme et d’informer le citoyen. Ce même congrès engageait toutes les F.O.L. à reconsidérer leur organisation et leurs activités en essayant de conquérir des milieux nouveaux, particulièrement les milieux jeunes. Effectivement, face aux transformations des milieux urbains, ruraux et universitaires, face aux modifications des modes de vie, face à l’angoisse des jeunes devant un monde qui, déjà à ce moment là, semblait ne pas les comprendre, il fallait réagir et trouver des moyens nouveaux.

Qu’avons-nous entrepris en Savoie ? Tout d’abord il fallait créer une équipe de réflexion et de travail au sein de la F.O.L. avec les permanents qui, de deux étaient passés à trois, puis à quatre, gràce à compréhension de l’Inspection Académique, élargie aux responsables locaux ainsi qu’aux membres du Conseil d’Administration. Première décision, créer une commission départementale “Clubs de Jeunes” dont la responsabilité a été confiée à Aline Jacob, alors déléguée UFOLEA (expression artistique). Sans traîner et sans attendre, le travail s’est organisé, les objectifs définis, les moyens mis en place :


1966 : l’année la plus riche pour la création des FJEP : Aix-les-bains (La Liberté), Ugine (au sein de l’Amicale Laïque), St Jean de Maurienne, et bien d’autres en gestation comme celui de La Ravoire.
Cette éclosion de FJEP s’est faite l’année où l’on commémorait la création de la Ligue de l’Enseignement qui venait d’avoir cent ans ! En effet, c’est en 1886, au mois de Novembre, que Jean Macé, le fondateur, publiait un manifeste créant une Ligue Française de l’Enseignement et sollicitait des adhésions.
D’ailleurs cette année là, les anciens doivent s’en souvenir, la FOL de Savoie avait organisé un grand défilé dans Chambéry, conduit par le Rallye Cor de Montmélian et préparé, avec les FJEP existants, une grande fêtre populaires dans l’enceinte de l’ancien Palais de la Foire, quai des Allobroges.
Cette année là également, pour le centenaire, un grand rassemblement de jeunes s’est tenu à Beauregard (Aisne) durant quatre jours. Quelques 2000 jeunes (dont des Savoyards avec Aline Jacob) débordant de vie et d’enthousiasme se sont regroupés ayant pour devise : “Aimer, comprendre, travailler”.

Pour terminer ces quelques lignes de souvenirs, je voudrais, en m’adressant aux nouveaux responsables du Foyer pour Tous de la Liberté, ainsi qu’aux anciens et aux adhérents actuels, leur dire que dans toute association nous devons nous préoccuper de l’homme dans son ensemble, mettre à sa disposition des moyens, des méthodes qui l’aideront à choisir, à créer mais aussi à contester. Nous devons développer sa sensibilité et sa raison pour qu’il se sente solidaires de la communauté, qu’il prenne part à la vie de la cité, du quartier, et qu’il exprime pleinement et dans tous les domaines les options qu’il aura choisies librement. C’est le sens même de l’éducation populaire.

Bonne chance au Foyer pour Tous et… en route pour le cinquantenaire…

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Historique et allocution de Georges Bonnel

Il y a trente ans … paraissait au Journal Officiel de la République Française, l’annonce de la création d’un Foyer de jeunes et d’éducation populaire du quartier de la Liberté” dans notre ville.

Si l’eau a coulé pendant ce temps sous le pont du Sierroz, (et parfois un peu trop fort), notre association est toujours là, sous un autre nom suivant la décision de son conseil d’administration, mais toujours avec le même esprit de bénévolat et d’amitié, au profit de notre école publique, de notre quartier et des adolescents.

On ne pourra jamais comptabiliser les heures données par les responsables, les enseignants, les parents d’élèves, les animateurs des sections, pour que se maintienne cette structure dont un des buts, à l’origine, était de rassembler autour de l’école, enfants, parents, enseignants, anciens élèves, avec en plus pour le Club de Jeunes, l’ambition d’impliquer le plus possible d’adolescents dans la gestion d’une structure aux diverses activités en vue de leur permettre de découvrir les rouages administratifs de la société, de leur donner envie d’améliorer leurs loisirs et surtout de prendre des responsabilités.

Avant de rappeler les hauts, et moins hauts, faits de notre vie commune, je vous demande de penser à quelques uns de nos disparus :


Le Club de Jeunes :
Je vais essayer de vous rappeler quelques points forts de son histoire trentenaire.

L’aéromodélisme a commencé avec quelques mordus, dans les escaliers de la cave de l’ancienne école ; grâce au travail et à la volonté de quelques uns ; cette section s’est distinguée lors des régionales, et même de plusieurs concours nationaux. L’un de ses animateurs a même été décoré de la médaille de la jeunesse et des sports, Pierre Martinet qui continue à aider, toujours bénévolement, les mordus du modélisme aérien.

La photo et les circuits en montagne, là c’est notre ami Albert Arnaud qui a été la cheville ouvrière de ces sections, avec des séances de prise de vue, de développement, et les sorties en montagne, jusqu’en Italie, au Briançonnais, complétées par la découverte des Bauges avec l’aide d’Albert Jacquier.

Les danses folkloriques créées par le vendéen Jean-Paul Duchêne, avec l’aide de la FOL. Elles regroupaient un bon nombre de jeunes filles et de jeunes garçons qui se sont produits lors d’une grande fête à l’hippodrome, dans plusieurs villages de notre région, ainsi qu’à chaque fête de l’Eden, cet établissement que nous regrettons toujours.

Les soirées animées par Yves et Zizi (déjà participants pour les sorties) avec la projection de films à thème, suivis de discussions ; les sorties au théâtre de Chambéry avec l’AMCC.

La philatélie avec BM et Alain, qui avaient eu l’idée lors de la Kermesse de 1968, de présenter quelques uns de leur joyaux avec l’aide de la Société philatélique d’Aix-les-bains.

Et les séances à l’Eden ! soit pour les arbres de Noël, soit pour la fête des Clubs de jeunes du canton, en un mot pour des galas sans prétention mais animés par l’enthousiasme et une fructueuse collaboration. Que de merveilleux souvenirs !

Le Hockey sur roulettes qui n’aurait pas réussi aussi bien s’il n’y avait eu la collaboration des familles des jeunes hockeyeurs avec Daniel Bret, puis le nouvel élan donné par la famille Merle.  Pour des raisons pratiques il s’est détaché de nous pour voler de ses propres ailes.

Je vous rappelle pour terminer cet historique, que ce local a été monté par les membres du FJEP, avec les conseils et l’aide des ateliers de la ville et de quelques artisans qui nous ont prêtés leurs outils. Le 11 Juillet 1970 arrivait le camion chargé des éléments de ce mini-club, et le 24 Mai 1971, nous pouvions l’inaugurer en présence des autorités.

Si certaines activités que je viens de citer ont disparu “faute de combattants”, il reste l’une des plus importantes dont nous voyons quelques réalisations : la section aéro.

La bibliothèque et la ludothèque sont venues occuper deux des pièces disponibles ; la gymnastique féminine et masculine occupent chaque semaine l’un des préaux de l’école, tout comme le karaté qui prend enfin l’importance qu’il mérite.

Voici un petit historique qui m’a permis d’insister sur nos activités diverses et surtout bénévoles, où nous avons trouvé tant de plaisirs et tant de joies, au cours desquelles nous avons appris bien des choses, et lié de sérieuses amitiés, fiers que nous sommes, j’en suis certain, de cette réalisation qui n’est à personne, mais qui est à vous tous.

Que la fête commence et vive les cinquante ans prochains.

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Historique et allocution de René Marin

Une belle histoire…

Faire revivre par la plume les grands moments d’une belle histoire n’est pas travail aisé. En effet, il faut être assez précis pour être complet mais également assez concis pour ne pas être ennuyeux. C’est donc avec une certaine émotion, teintée de nostalgie que je vais essayer d’évoquer les débuts du Foyer qui fête ses trente ans d’existence.
En fait, 1966 correspond à sa déclaration administrative officielle alors que sa véritable naissance remonte à 1958 et nous allons nous pencher sur le déroulement de cet accouchement difficile.

POURQUOI “LA LIBERTÉ” ?
Après dix-sept ans passés comme adjoint à l’Ecole du Centre, où j’avais été élève de 1925 à 1930, j’ai “choisi la Liberté”, pour y retrouver mon ami Marcel Perrier et Madame Perriod qui en essuyaient les plâtres, mais surtout pour exercer dans une école neuve, aux classes géminées, laissant entrevoir de grandes possibilités d’action dans les domaines post et péri-scolaires, en résumé pour explorer un terrain idéal à une laïcité agissante.
Je me devais de poursuivre et de parfaire le travail réalisé au Centre et qui m’avait donné beaucoup de satisfaction : “patronage” laïque, amicale sportive scolaire, éducation artistique concrétisée, après la Libération, par des Fêtes des Écoles de réputation régionale, contacts suivis avec les Parents d’Elèves, impression d’un journal scolaire (outil de la Méthode Freinet), exploration de pistes nouvelles d’enseignement et d’éducation (cinéma, TV).

UN EXCELLENT DÉPART
Mes collègues m’ayant laissé les coudées franches pour innover et animer, j’ai immédiatement fait implanter dans la vaste cour d’école, non goudronnée, des panneaux de basket qui dormaient aux Ateliers Municipaux. Ils étaient de hauteur normale, car le mini-basket n’existait pas. Qu’importe ! Des centaines de garçons et de filles vont rivaliser d’ardeur… et d’adresse sur ce terrain précairement aménagé !
L’Amicale sportive de la Liberté était née…
Parallèlement, mes élèves, bientôt rejoints par leurs camarades du CM1 et du CE1 (il n’y avait pas de CM2 à l’ouverture de la Liberté), devenaient imprimeurs et “La Main dans la Main”, héritière de “La Mouette” et de “L’Aile Blanche” sortait son premier numéro. Parents d’abord amusés, puis étonnés, enfin intrigués et fortement intéressés par cette presse enfantine, réservèrent un accueil exceptionnel au journal qui pulvérisa toutes les espérances de vente.
Et c’est l’organisation d’un Arbre de Noël sans prétention (en réalité un après-midi jeux et chants avec goûter) dans un préau battu par la bise qui mit un point final à un premier trimestre bien occupé.

LA VÉRITABLE ÉBAUCHE DU FOYER
L’idée ambitieuse de regrouper le quartier autour de son ÉCOLE, en lui offrant un large éventail d’activités tant culturelles que sportives, dans le vaste cadre de l’Education Permanente, prenait vraiment corps, d’autant que Georges Bonnel, avec quelques amis, structurait une Association de Parents d’Elèves, jusque là informelle.
Restait à conquérir le domaine de la post-école, c’est à dire à rassembler les jeunes et les moins jeunes pour une action commune. Nous y sommes parvenus en mettant sur pied un “patronage” du mercredi, groupant jusqu’à cent participants et encadré par des FRANCS ET FRANCHES CAMARADES, souvent anciens élèves de la Liberté, poursuivant leurs études au lycée.
Le “CLUB DE JEUNES” prenait son essor.
Hélas ! Va se poser avec acuité le problème d’un local pour les réunions… et ateliers divers et le groupe se retrouve à l’étroit dans une maisonnette exiguë implantée à l’emplacement actuel de l’Ecole Maternelle de la Liberté 2.
En résumé, sans tapage, mais avec persévérance et efficacité, le FOYER, comme nous le concevions à l’époque, c’est à dire regroupant Section Parents d’élèves, Club de  Jeunes, Amicale Sportive UFOLEP-USEP, devenait réalité.
Il faut signaler que ce schéma de fonctionnement répondait exactement à celui préconisé par la Ligue de l’Enseignement.
Nous avons été parmi les premiers, sinon les premiers en Savoie, à suivre ces instructions. C’est sans aucun doute, pour cette raison que notre Foyer continue d’exister et de servir de référence. Certains, nous le savons, ont regretté que l’Ecole soit “le véritable cœur du Foyer”. Nous respectons leur opinion et acceptons leurs réserves. Nous leur disons simplement qu’elle reste la plus apte, avec la Famille, à tracer le chemin qui mène lentement de “L’Enfant vers l’Homme”.

L’ATTRIBUTION D’UN MINI-CLUB
La déclaration du FJEP en Préfecture en 1966 n’est qu’un épisode dans la vie du Foyer car, à la fin des années 60, l’Etat lance son opération “1000 Clubs de jeunes”. La Liberté postule à cette attribution mais sa candidature n’est pas retenue et c’est seulement en 1970 que notre Mini-Club enfin arrivé, sort de terre, après un fantastique effort collectif des bénévoles transformés en maçons, en charpentiers, en électriciens, en plombiers ou en carreleurs.

LA LIBERTÉ À LA PREMIÈRE PLACE
Nous laisserons à d’autres le plaisir de vous narrer la suite de l’histoire, mais force est de reconnaître que le travail réalisé entre 1958 et 1972 a été véritablement considérable.
Nous rappellerons, sans aucun souci de chronologie :

Cette liste n’est pas exhaustive et chacun la complétera à sa guise. La Liberté s’impose alors partout comme un exemple de réussite et de dynamisme. Deux phrases figurant dans un rapport de Monsieur l’Inspecteur de l’Education Nationale en témoignent :
“Les activités du FJEP de la Liberté peuvent être citées en exemple” et ailleurs : “Le groupe scolaire de la Liberté est devenu pour les élèves, les anciens élèves et les familles un lieu de rencontre et un centre de rayonnement”.

LES RAISONS D’UN EXTRAORDINAIRE SUCCÈS
Elles sont multiples, mais nous avons bénéficié d’un quartier bien délimité ayant besoin d’affirmer son originalité et son identité. En outre il faut mettre en exergue :
Le FJEP n’est donc pas devenu par hasard, un creuset idéal de formation civique et morale dans le plus pur esprit de tolérance et de respect mutuel.

L’ÉQUIPE
Il est absolument impossible de recenser toutes les bonnes volontés qui ont contribué à la construction et à la renommée du FJEP, c’est pourquoi nous demandons, par avance, à ceux et celles que nous allons forcément oublier, de nous pardonner quelques trous de mémoire… les ans en sont la cause.

Merci d’abord à mes proches qui ont supporté l’amputation d’une bonne partie de notre vie de famille.
Merci à Mesdames et Messieurs, BONNEL, PETITHORY, DAMOIS, JACQUIER, GRAPPIN, ARNAUD, MACHET, AUDRY, CAMPI, BOURBOUJAS, GONNET, MOREAU, CANET, BRAILLON, RICHARD, MERMOUD, SEYMAT, VIDA, CIGLIE, VERONAY, MARTIN, MALLEBAY, CANOVA, PROVENT, SILVESTRI, MESSINA, MICHELLAND, BOCQUIN, BONIFACE, CATTIN, DELORME, LAQUAZ, CARRET, BOUVIER, CHAPEL, BRANCQUART. Certains nous ont quittés trop vite mais, nous ne les oublions pas.

Un merci très personnel, à mes vieux copains, tous disparus, Lucien VERNAY, Gaston REY, Emile BOURGEOIS, Jean BOGEAT, André NONGLATON, Hyacinthe GIRARD, Roger PICHIO, Alexandre MARGARA, Albert POCHON, Albert ROISSARD.

Merci à M. PASSARELLI, Inspecteur Départemental de l’Education Nationale pour son soutien total et à mes collègues qui ont beaucoup donné : Francine Pasquéro, André Clerc-Renaud, Yves Bonnel.

Merci à la Municipalité pour ses aides multiples, aux Services Techniques maintes fois sollicités, et à mes “potes” de la presse qui ont largement ouvert leurs colonnes à nos communiqués et aux comptes rendus de manifestations.

Merci enfin à TOUS NOS JEUNES pour leur sérieux et leur enthousiasme communicatif.

RÉCOMPENSE
Il faudrait des dizaines de pages pour évoquer des souvenirs gais ou tristes, croustillants ou émouvants. Tous font partie d’un petit trésor que nous ne gaspillerons pas.
Le FJEP de la Liberté a résisté à l’usure du temps grâce à ses fortes structures et nous avons le droit d’en être fiers.

Je terminerai sur une réflexion personnelle : “L’action du Maître d’Ecole est trop souvent présentée d’une façon caricaturale ou restrictive. Le travail que nous avons accompli “ENSEMBLE” a, je pense, donné de l’Enseignant une autre image, image neuve qui n’entame en rien le respect ou la reconnaissance qu’on peut lui porter”. J’en veux pour preuve ces  quelques mots de Daniel Grappin, en dédicace d’un de ses ouvrages :
“A l’instit qui m’a appris beaucoup plus que l’Ecole et a déposé, en vrac, dans un coin de mémoire
C’est sans conteste, ma plus belle récompense et la raison d’être de cette longue évocation.

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Allocution de Daniel Bret

J’ai été particulièrement impressionné par tout ce que viennent de nous dire Georges Bonnel et René Marin et c’est en classant nos archives, travail sans gloire comme on l’imagine, que j’ai retrouvé quelques documents, malheureusement très peu nombreux, dont un cahier des parents d’élèves de 1963-64 et un cahier du secrétaire de 1968-70. J’ai alors pris conscience du volume et de la qualité des activités de nos jeunes amis d’alors. Il faut dire que j’étais à cette époque à St Jean de Maurienne où j’allais d’ailleurs participer à la construction du mini-club du foyer mauriennais. La lecture de quelques lignes de ce cahier vous permettra de voir ce que je veux dire :
compte-rendu de l’Assemblée générale du 17 Septembre 1968
Sont nommés


Activités :

C’était bien là un programme qui ne manquait pas d’ambition, les pages suivantes nous permettent de suivre la mise en place de ces activités et leur financement. La formation des responsables n’est pas en reste
12 Octobre 1968, les stages suivants sont prévus

et puis on voit apparaître les prestations extérieures
Gala organisé par nous, avec loterie, entrée gratuite, vente de programmes et chocolats glacés, buvette.
et les rencontres avec les autres foyers : St Innocent, Drumettaz, Marlioz ou des programmes d’activités communes sont mis en place.
Donc lorsque j’ai pris conscience du volume et de la qualité des activités j’ai proposé au Conseil d’adminstration de célébrer comme il se doit les trente ans de notre association. C’est pourquoi nous sommes ici.

Après ces évocations du Foyer de Jeunes et d’Education Populaire d’il y a trente ans, et de ces valeurs dont nous essayons d’être encore porteurs, je crois qu’il faut rendre aussi hommage à tous ceux que nous n’avons pas cités, dont certains n’ont même pas été invités aujourd’hui car nous nous sommes surtout concentrés sur les “grands anciens”, les fondateurs, pour cette cérémonie. En effet, lancer une association est une chose importante et pas toujours facile, mais tenir la distance et la faire vivre au fil des ans et des difficultés est aussi important et parfois très ardu. Je pense que nous devrons, au moment où ce local fêtera ses trente ans lui aussi… ce sera l’an 2000… nous devrons essayer de rassembler tous ceux qui à leur niveau, parfois plus modeste en apparence, de responsables de sections, de bénévoles lors des kermesses ou d’autres activités, ont contribué à la bonne marche du Foyer depuis sa création… alors au lieu d’être une soixantaine comme aujourd’hui où nous sommes déjà un peu à l’étroit dans nos murs, il faudra revenir à l’ancien temps où M. Canet apportait une grande bache pour gagner de la place lors du repas dansant de la Kermesse et il nous faudra utiliser cette technique pour recevoir tous les amis plus ou moins ponctuels que nous inviterons, car nous serons alors 200, 300 ou peut être plus.

Il faut aussi essayer d’expliquer pourquoi notre Foyer a survécu, alors que la plupart des autres ont disparu d’une manière ou d’une autre… chacun a ses explications. J’en donnerai quant à moi quelques unes :


- le premier élément est la capacité du Foyer à s’adapter aux évolutions,

Bref, nous avons su nous transformer, nous adapter, et sans doute est-ce une condition permanente de survie d’une association : il faut s’adapter ou mourir.

- le second élément est l’esprit d’équipe. Lors d’un passage récent à Radio Pays de Savoie, on m’avait demandé d’expliquer la longévité du Foyer et j’avais regretté d’avoir été coupé avant de pouvoir dire que ce travail d’équipe en était la raison numéro 1. C’est le fonctionnement de ces équipes, animées par des présidents efficaces et appréciés de tous, que ce soit Thierry Petithory, Fernand Secco ou Franck Aimone, si on me permet de ne citer que ceux de ces dernières années, ce qui n’exclue pas ceux qui les ont précédés… Je crois d’ailleurs que la vie associative ne vaut la peine que si l’équipe de direction est une équipe de vrais copains, en tous cas c’est pour moi une condition indispensable. Cela n’exclue pas les divergences d’opinions, les affrontements, mais cela implique qu’après la décision commune, le respect et l’amitié mutuels sont toujours présents. Croyez-moi ce n’est pas le cas dans toutes les associations. Et c’est ce sentiment amical qui, lié au dévouement de chacun nous a permis d’avancer au mieux. Chacun sait dans notre équipe que son point de vue sera écouté, chacun aussi est souvent prêt à donner de son temps pour effectuer les tâches qui ont été réparties. Enfin, et je terminerai ces considérations générales par l’idée que le fonctionnement d’équipe dans une association cela s’apprend aussi… par exemple, faire voter une décision est un moyen démocratique important pour permettre à chacun de se sentir responsable. Combien d’associations oublient cela et se retrouvent avec un consensus mou bien discutable et peu démocratique : le chef a décidé, on suit.

J’ai sans doute oublié quelque élément et je serai à l’écoute des suggestions que vous pourrez me faire, afin de les refléter dans le document récapitulatif de cette journée. Nous pouvons passer maintenant à six annonces concrètes :


J’en ai  terminé. Vive le Foyer de la Liberté…