Discours prononcés lors du trentième
anniversaire du
Foyer de Jeunes et d'Éducation Populaire de
la Liberté
le 8 juin 1996
(note de Daniel Bret : j'ai repris ici les documents conservés en 1996.
Je n'ai pas retrouvé les discours des personnalités invitées, dont
certains avaient été prononcés sans notes. Il aurait fallu les enregistrer
!) Cliquer sur les titres ci-dessous pour aller directement à chaque texte.
Introduction de Célestin Jacob, Président de la FOL de
Savoie pour cette brochure publiée à l’occasion du trentième anniversaire
du Foyer pour tous de la Liberté.
Chers amis,
c’est avec beaucoup de plaisir que mon épouse et moi avons assisté à la
soirée du 8 Juin organisée pour le trentième anniversaire du Foyer pour
Tous du Quartier de la Liberté. Ce fut une réussite. Nous avons
pu remercier de nombreux amis, nouveaux et anciens, tous animés du même
esprit de dévouement et de fidélité à notre idéal. Les différentes
interventions concernant la création de votre association nous ont rappelé
tous les souvenirs vécus dans les années soixante qui ont marqué un
tournant incontestable dans la vie de la Fédération des Oeuvres Laïques de
Savoie.
Brièvement je vais vous retracer quelques temps forts de cette période car
mon épouse et moi-même, jeunes instituteurs, avions été sollicités par la
F.O.L. pour occuper des postes de “mis à disposition” (c’était
l’appellation administrative, à ce moment là, des permanents)
vacants à la rentrée scolaire 1958. Depuis cette date, tous deux nous nous
sommes engagés dans ce vaste mouvement d’éducation populaire qu’est la
Ligue Française de l’Enseignement, regroupant toutes les F.O.L. de France,
toutes poursuivant les mêmes objectifs.
1958-1960 : c’est le moment où se manifestait un fort courant pour un
changement des structures existantes afin de pouvoir mieux s’intégrer aux
milieux de vie et de mieux adapter les techniques au milieu social.
1961 : année charnière, le Congrès national de la Ligue Française de
l’Enseignement, organisé à Toulouse, votait à l’unanimité une motion
finale sur l’éducation populaire qui réaffirmait la valeur permanente de
l’idéal de liberté et de justice sociale de la Ligue, en insistant sur sa
vocation de former l’homme et d’informer le citoyen. Ce même congrès
engageait toutes les F.O.L. à reconsidérer leur organisation et leurs
activités en essayant de conquérir des milieux nouveaux, particulièrement
les milieux jeunes. Effectivement, face aux transformations des
milieux urbains, ruraux et universitaires, face aux modifications des
modes de vie, face à l’angoisse des jeunes devant un monde qui, déjà à ce
moment là, semblait ne pas les comprendre, il fallait réagir et trouver
des moyens nouveaux.
Qu’avons-nous entrepris en Savoie ? Tout d’abord il fallait créer une
équipe de réflexion et de travail au sein de la F.O.L. avec les permanents
qui, de deux étaient passés à trois, puis à quatre, gràce à compréhension
de l’Inspection Académique, élargie aux responsables locaux ainsi qu’aux
membres du Conseil d’Administration. Première décision, créer une
commission départementale “Clubs de Jeunes” dont la responsabilité a été
confiée à Aline Jacob, alors déléguée UFOLEA (expression artistique). Sans
traîner et sans attendre, le travail s’est organisé, les objectifs
définis, les moyens mis en place :
- 1) action auprès des association existantes constituées en grand
nombre par les Amicales Laïques, les Sous des Ecoles et quelques
associations de parents d’élèves.
- 2) mise ne place de nouvelles association ayant inscrit dans leurs
status la place des jeunes au Conseil d’Administration et portant le
même titre : Foyer de Jeunes et d’Education Populaire (FJEP).
- 3) recherche de nouvelles activités pour les jeunes.
- 4) organisation de journées de sensibilisations à l’éducation
populaire ainsi qu’aux objectifs nouveaux à atteindre pour la formation
des futurs responsables “Jeunes”.
- 5) formation des animateurs locaux au cours de stages.
- 6) préparation en commun (commission départementale “Club de jeunes”)
de rassemblements départementaux basés sur des thèmes pour favoriser les
rencontres et le dialogue.
1966 : l’année la plus riche pour la création des FJEP : Aix-les-bains (La
Liberté), Ugine (au sein de l’Amicale Laïque), St Jean de Maurienne, et
bien d’autres en gestation comme celui de La Ravoire.
Cette éclosion de FJEP s’est faite l’année où l’on commémorait la création
de la Ligue de l’Enseignement qui venait d’avoir cent ans ! En effet,
c’est en 1886, au mois de Novembre, que Jean Macé, le fondateur, publiait
un manifeste créant une Ligue Française de l’Enseignement et sollicitait
des adhésions.
D’ailleurs cette année là, les anciens doivent s’en souvenir, la
FOL de Savoie avait organisé un grand défilé dans Chambéry, conduit
par le Rallye Cor de Montmélian et préparé, avec les FJEP existants, une
grande fêtre populaires dans l’enceinte de l’ancien Palais de la Foire,
quai des Allobroges.
Cette année là également, pour le centenaire, un grand rassemblement de
jeunes s’est tenu à Beauregard (Aisne) durant quatre jours. Quelques 2000
jeunes (dont des Savoyards avec Aline Jacob) débordant de vie et
d’enthousiasme se sont regroupés ayant pour devise : “Aimer, comprendre,
travailler”.
Pour terminer ces
quelques lignes de souvenirs, je voudrais, en m’adressant aux nouveaux
responsables du Foyer pour Tous de la Liberté, ainsi qu’aux anciens et
aux adhérents actuels, leur dire que dans toute association nous devons
nous préoccuper de l’homme dans son ensemble, mettre à sa disposition
des moyens, des méthodes qui l’aideront à choisir, à créer mais aussi à
contester. Nous devons développer sa sensibilité et sa raison pour
qu’il se sente solidaires de la communauté, qu’il prenne part à la vie
de la cité, du quartier, et qu’il exprime pleinement et dans tous les
domaines les options qu’il aura choisies librement. C’est le sens
même de l’éducation populaire.
Bonne chance au Foyer pour Tous et… en route pour le
cinquantenaire…
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Il y a trente ans … paraissait au Journal Officiel de la République
Française, l’annonce de la création d’un Foyer de jeunes et d’éducation
populaire du quartier de la Liberté” dans notre ville.
Si l’eau a coulé pendant ce temps sous le pont du Sierroz, (et parfois un
peu trop fort), notre association est toujours là, sous un autre nom
suivant la décision de son conseil d’administration, mais toujours avec le
même esprit de bénévolat et d’amitié, au profit de notre école publique,
de notre quartier et des adolescents.
On ne pourra jamais comptabiliser les heures données par les responsables,
les enseignants, les parents d’élèves, les animateurs des sections, pour
que se maintienne cette structure dont un des buts, à l’origine, était de
rassembler autour de l’école, enfants, parents, enseignants, anciens
élèves, avec en plus pour le Club de Jeunes, l’ambition d’impliquer le
plus possible d’adolescents dans la gestion d’une structure aux diverses
activités en vue de leur permettre de découvrir les rouages administratifs
de la société, de leur donner envie d’améliorer leurs loisirs et surtout
de prendre des responsabilités.
Avant de rappeler les hauts, et moins hauts, faits de notre vie commune,
je vous demande de penser à quelques uns de nos disparus :
- - Emile Bourgeois, adjoint au maire, qui nous a portés et supportés
lors de notre création et de nos débuts,
- - Hervé Bouvier, un des jeunes qu’il fallait freiner, plutôt
qu’activer, dans nos réalisations,
- - Jean-François Gréco qui fut un responsable du Club,
- - Paul Michelland, Zaza Bocquin, Madame Uberto, qui nous ont tant
aidés,
- - Patrick Barberat de la section aéro, dont le souvenir est marqué
chaque année par un challenge.
Le Club de Jeunes :
Je vais essayer de vous rappeler quelques points forts de son histoire
trentenaire.
L’aéromodélisme a commencé avec quelques mordus, dans les
escaliers de la cave de l’ancienne école ; grâce au travail et à la
volonté de quelques uns ; cette section s’est distinguée lors des
régionales, et même de plusieurs concours nationaux. L’un de ses
animateurs a même été décoré de la médaille de la jeunesse et des sports,
Pierre Martinet qui continue à aider, toujours bénévolement, les mordus du
modélisme aérien.
La photo et les circuits en montagne, là c’est notre ami
Albert Arnaud qui a été la cheville ouvrière de ces sections, avec des
séances de prise de vue, de développement, et les sorties en montagne,
jusqu’en Italie, au Briançonnais, complétées par la découverte des Bauges
avec l’aide d’Albert Jacquier.
Les danses folkloriques créées par le vendéen Jean-Paul
Duchêne, avec l’aide de la FOL. Elles regroupaient un bon nombre de
jeunes filles et de jeunes garçons qui se sont produits lors d’une grande
fête à l’hippodrome, dans plusieurs villages de notre région, ainsi qu’à
chaque fête de l’Eden, cet établissement que nous regrettons toujours.
Les soirées animées par Yves et Zizi (déjà participants
pour les sorties) avec la projection de films à thème, suivis de
discussions ; les sorties au théâtre de Chambéry avec l’AMCC.
La philatélie avec BM et Alain, qui avaient eu l’idée
lors de la Kermesse de 1968, de présenter quelques uns de leur joyaux avec
l’aide de la Société philatélique d’Aix-les-bains.
Et les séances à l’Eden ! soit pour les arbres de Noël,
soit pour la fête des Clubs de jeunes du canton, en un mot pour des galas
sans prétention mais animés par l’enthousiasme et une fructueuse
collaboration. Que de merveilleux souvenirs !
Le Hockey sur roulettes qui n’aurait pas réussi aussi
bien s’il n’y avait eu la collaboration des familles des jeunes hockeyeurs
avec Daniel Bret, puis le nouvel élan donné par la famille Merle.
Pour des raisons pratiques il s’est détaché de nous pour voler de ses
propres ailes.
Je vous rappelle pour terminer cet historique, que ce local a été monté
par les membres du FJEP, avec les conseils et l’aide des ateliers de la
ville et de quelques artisans qui nous ont prêtés leurs outils. Le 11
Juillet 1970 arrivait le camion chargé des éléments de ce mini-club, et le
24 Mai 1971, nous pouvions l’inaugurer en présence des autorités.
Si certaines activités que je viens de citer ont disparu “faute de
combattants”, il reste l’une des plus importantes dont nous voyons
quelques réalisations : la section aéro.
La bibliothèque et la ludothèque sont venues occuper deux
des pièces disponibles ; la gymnastique féminine et masculine
occupent chaque semaine l’un des préaux de l’école, tout comme le karaté
qui prend enfin l’importance qu’il mérite.
Voici un petit historique qui m’a permis d’insister sur nos activités
diverses et surtout bénévoles, où nous avons trouvé tant de plaisirs et
tant de joies, au cours desquelles nous avons appris bien des choses, et
lié de sérieuses amitiés, fiers que nous sommes, j’en suis certain, de
cette réalisation qui n’est à personne, mais qui est à vous tous.
Que la fête commence et vive les cinquante ans prochains.
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Une belle histoire…
Faire revivre par la plume les grands moments d’une belle histoire n’est pas
travail aisé. En effet, il faut être assez précis pour être complet
mais également assez concis pour ne pas être ennuyeux. C’est donc avec une
certaine émotion, teintée de nostalgie que je vais essayer d’évoquer les
débuts du Foyer qui fête ses trente ans d’existence.
En fait, 1966 correspond à sa déclaration administrative officielle alors
que sa véritable naissance remonte à 1958 et nous allons nous pencher sur le
déroulement de cet accouchement difficile.
POURQUOI “LA LIBERTÉ” ?
Après dix-sept ans passés comme adjoint à l’Ecole du Centre, où j’avais été
élève de 1925 à 1930, j’ai “choisi la Liberté”, pour y retrouver mon ami
Marcel Perrier et Madame Perriod qui en essuyaient les plâtres, mais surtout
pour exercer dans une école neuve, aux classes géminées, laissant entrevoir
de grandes possibilités d’action dans les domaines post et péri-scolaires,
en résumé pour explorer un terrain idéal à une laïcité agissante.
Je me devais de poursuivre et de parfaire le travail réalisé au Centre et
qui m’avait donné beaucoup de satisfaction : “patronage” laïque, amicale
sportive scolaire, éducation artistique concrétisée, après la Libération,
par des Fêtes des Écoles de réputation régionale, contacts suivis avec les
Parents d’Elèves, impression d’un journal scolaire (outil de la Méthode
Freinet), exploration de pistes nouvelles d’enseignement et d’éducation
(cinéma, TV).
UN EXCELLENT DÉPART
Mes collègues m’ayant laissé les coudées franches pour innover et animer,
j’ai immédiatement fait implanter dans la vaste cour d’école, non
goudronnée, des panneaux de basket qui dormaient aux Ateliers Municipaux.
Ils étaient de hauteur normale, car le mini-basket n’existait
pas. Qu’importe ! Des centaines de garçons et de filles vont rivaliser
d’ardeur… et d’adresse sur ce terrain précairement aménagé !
L’Amicale sportive de la Liberté était née…
Parallèlement, mes élèves, bientôt rejoints par leurs camarades du CM1 et du
CE1 (il n’y avait pas de CM2 à l’ouverture de la Liberté), devenaient
imprimeurs et “La Main dans la Main”, héritière de “La Mouette” et de
“L’Aile Blanche” sortait son premier numéro. Parents d’abord amusés,
puis étonnés, enfin intrigués et fortement intéressés par cette presse
enfantine, réservèrent un accueil exceptionnel au journal qui pulvérisa
toutes les espérances de vente.
Et c’est l’organisation d’un Arbre de Noël sans prétention (en réalité un
après-midi jeux et chants avec goûter) dans un préau battu par la bise qui
mit un point final à un premier trimestre bien occupé.
LA VÉRITABLE ÉBAUCHE DU FOYER
L’idée ambitieuse de regrouper le quartier autour de son ÉCOLE, en lui
offrant un large éventail d’activités tant culturelles que sportives, dans
le vaste cadre de l’Education Permanente, prenait vraiment corps, d’autant
que Georges Bonnel, avec quelques amis, structurait une Association de
Parents d’Elèves, jusque là informelle.
Restait à conquérir le domaine de la post-école, c’est à dire à rassembler
les jeunes et les moins jeunes pour une action commune. Nous y sommes
parvenus en mettant sur pied un “patronage” du mercredi, groupant jusqu’à
cent participants et encadré par des FRANCS ET FRANCHES CAMARADES, souvent
anciens élèves de la Liberté, poursuivant leurs études au lycée.
Le “CLUB DE JEUNES” prenait son essor.
Hélas ! Va se poser avec acuité le problème d’un local pour les réunions… et
ateliers divers et le groupe se retrouve à l’étroit dans une maisonnette
exiguë implantée à l’emplacement actuel de l’Ecole Maternelle de la Liberté
2.
En résumé, sans tapage, mais avec persévérance et efficacité, le FOYER,
comme nous le concevions à l’époque, c’est à dire regroupant Section Parents
d’élèves, Club de Jeunes, Amicale Sportive UFOLEP-USEP, devenait
réalité.
Il faut signaler que ce schéma de fonctionnement répondait exactement à
celui préconisé par la Ligue de l’Enseignement.
Nous avons été parmi les premiers, sinon les premiers en Savoie, à suivre
ces instructions. C’est sans aucun doute, pour cette raison que notre Foyer
continue d’exister et de servir de référence. Certains, nous le savons,
ont regretté que l’Ecole soit “le véritable cœur du Foyer”. Nous
respectons leur opinion et acceptons leurs réserves. Nous leur disons
simplement qu’elle reste la plus apte, avec la Famille, à tracer le chemin
qui mène lentement de “L’Enfant vers l’Homme”.
L’ATTRIBUTION D’UN MINI-CLUB
La déclaration du FJEP en Préfecture en 1966 n’est qu’un épisode dans la vie
du Foyer car, à la fin des années 60, l’Etat lance son opération “1000 Clubs
de jeunes”. La Liberté postule à cette attribution mais sa candidature n’est
pas retenue et c’est seulement en 1970 que notre Mini-Club enfin arrivé,
sort de terre, après un fantastique effort collectif des bénévoles
transformés en maçons, en charpentiers, en électriciens, en plombiers ou en
carreleurs.
LA LIBERTÉ À LA PREMIÈRE PLACE
Nous laisserons à d’autres le plaisir de vous narrer la suite de l’histoire,
mais force est de reconnaître que le travail réalisé entre 1958 et 1972 a
été véritablement considérable.
Nous rappellerons, sans aucun souci de chronologie :
- - la création d’une chorale,
- - l’organisation d’Arbres de Noël dans le vieil Eden rempli à ras
bord,
- - notre parrainage effectif des “Papillons Blancs”,
- - une très large participation aux compétitions USEP et UFOLEP,
- - la mise en place progressive des ateliers du Club de Jeunes (photo,
aéromodélisme, danses folkloriques, philatélie, poésie, bibliothèque,
plein air et sports).
- - l’accueil inoubliable à trois reprises des “Petits Écoliers
Chantants de Bondy”,
- - l’organisation de causeries et débats sur l’éducation et la santé de
l’enfant,
- - la mise sur pied de la première kermesse en 1968, une initiative qui
sera reprise dans tous les autres groupes scolaires,
- - l’organisation de bals avec des orchestres de réputation régionale
et nationale.
Cette liste n’est pas exhaustive et chacun la complétera à sa guise. La
Liberté s’impose alors partout comme un exemple de réussite et de
dynamisme. Deux phrases figurant dans un rapport de Monsieur
l’Inspecteur de l’Education Nationale en témoignent :
“Les activités du FJEP de la Liberté peuvent être citées en exemple” et
ailleurs : “Le groupe scolaire de la Liberté est devenu pour les élèves, les
anciens élèves et les familles un lieu de rencontre et un centre de
rayonnement”.
LES RAISONS D’UN EXTRAORDINAIRE SUCCÈS
Elles sont multiples, mais nous avons bénéficié d’un quartier bien délimité
ayant besoin d’affirmer son originalité et son identité. En outre il
faut mettre en exergue :
- - l’influence du “petit journal” qui a été un remarquable trait
d’union,
- - l’amitié, l’esprit d’équipe et la solidarité du groupe d’animation
guidé par une laïcité sans sectarisme,
- - la volonté de se surpasser,
- - la forte personnalité de quelques uns,
- - l’extraordinaire bénévolat de tous les membres,
- - l’esprit inventif et audacieux des responsables.
Le FJEP n’est donc pas devenu par hasard, un creuset idéal de formation
civique et morale dans le plus pur esprit de tolérance et de respect mutuel.
L’ÉQUIPE
Il est absolument impossible de recenser toutes les bonnes volontés qui ont
contribué à la construction et à la renommée du FJEP, c’est pourquoi nous
demandons, par avance, à ceux et celles que nous allons forcément oublier,
de nous pardonner quelques trous de mémoire… les ans en sont la cause.
Merci d’abord à mes proches qui ont supporté l’amputation d’une bonne partie
de notre vie de famille.
Merci à Mesdames et Messieurs, BONNEL, PETITHORY, DAMOIS, JACQUIER, GRAPPIN,
ARNAUD, MACHET, AUDRY, CAMPI, BOURBOUJAS, GONNET, MOREAU, CANET, BRAILLON,
RICHARD, MERMOUD, SEYMAT, VIDA, CIGLIE, VERONAY, MARTIN, MALLEBAY, CANOVA,
PROVENT, SILVESTRI, MESSINA, MICHELLAND, BOCQUIN, BONIFACE, CATTIN, DELORME,
LAQUAZ, CARRET, BOUVIER, CHAPEL, BRANCQUART. Certains nous ont quittés trop
vite mais, nous ne les oublions pas.
Un merci très personnel, à mes vieux copains, tous disparus, Lucien VERNAY,
Gaston REY, Emile BOURGEOIS, Jean BOGEAT, André NONGLATON, Hyacinthe GIRARD,
Roger PICHIO, Alexandre MARGARA, Albert POCHON, Albert ROISSARD.
Merci à M. PASSARELLI, Inspecteur Départemental de l’Education Nationale
pour son soutien total et à mes collègues qui ont beaucoup donné : Francine
Pasquéro, André Clerc-Renaud, Yves Bonnel.
Merci à la Municipalité pour ses aides multiples, aux Services Techniques
maintes fois sollicités, et à mes “potes” de la presse qui ont largement
ouvert leurs colonnes à nos communiqués et aux comptes rendus de
manifestations.
Merci enfin à TOUS NOS JEUNES pour leur sérieux et leur enthousiasme
communicatif.
RÉCOMPENSE
Il faudrait des dizaines de pages pour évoquer des souvenirs gais ou
tristes, croustillants ou émouvants. Tous font partie d’un petit trésor
que nous ne gaspillerons pas.
Le FJEP de la Liberté a résisté à l’usure du temps grâce à ses fortes
structures et nous avons le droit d’en être fiers.
Je terminerai sur une réflexion personnelle : “L’action du Maître d’Ecole
est trop souvent présentée d’une façon caricaturale ou restrictive. Le
travail que nous avons accompli “ENSEMBLE” a, je pense, donné de
l’Enseignant une autre image, image neuve qui n’entame en rien le respect ou
la reconnaissance qu’on peut lui porter”. J’en veux pour preuve
ces quelques mots de Daniel Grappin, en dédicace d’un de ses ouvrages
:
“A l’instit qui m’a appris beaucoup plus que l’Ecole et a déposé, en vrac,
dans un coin de mémoire
- d’ASC à AIX
- “LA MAIN DANS LA MAIN”, la casse et les composteurs
- la télé à l’école
- le ciné-club
- une montagne de boîtes de carton lors d’une kermesse héroïque
- … sans oublier, bien sûr, les Marins et les Tahitiennes”.
C’est sans conteste, ma plus belle récompense et la raison d’être de cette
longue évocation.
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J’ai été particulièrement impressionné par tout ce que viennent de nous
dire Georges Bonnel et René Marin et c’est en classant nos archives,
travail sans gloire comme on l’imagine, que j’ai retrouvé quelques
documents, malheureusement très peu nombreux, dont un cahier des parents
d’élèves de 1963-64 et un cahier du secrétaire de 1968-70. J’ai
alors pris conscience du volume et de la qualité des activités de nos
jeunes amis d’alors. Il faut dire que j’étais à cette époque à St
Jean de Maurienne où j’allais d’ailleurs participer à la construction du
mini-club du foyer mauriennais. La lecture de quelques lignes de ce
cahier vous permettra de voir ce que je veux dire :
compte-rendu de l’Assemblée générale du
17 Septembre 1968
Sont nommés
- Responsable général : Bonnel Yves
- Responsable adjoint : Deléglise
Christian, après vote à bulletins secrets
- Secrétaire : Guy Bonnel, Jocelyne
Viand,
- Trésoriers : Viand Gérard, Paysac
Alain.
Activités :
- Danses folklorique : Serge Wagner,
Claudette Grappin,
- Plein-Air sport : Pasquero Michel;
Pallières Jean-François,
- Aéromodélisme : Bouvier Richard,
Trunfio Antoine,
- Philatélie : Braillon Daniel, Bonnel
Alain,
- Sorties culturelles : Pernin Alain,
Bonnel Alain,
- Théâtre : Responsable à nommer.
- Orcheste : Responsable à nommer,
- Buvette : Calderini Françoise,
Braillon Daniel.
C’était bien là un programme qui ne manquait pas d’ambition, les pages
suivantes nous permettent de suivre la mise en place de ces activités et
leur financement. La formation des responsables n’est pas en reste
12 Octobre 1968, les stages suivants sont prévus
- trois week-ends danses populaires
- art dramatique
- sport collectif
- Initiation vie club
- Information éducation populaire
- Responsable club de jeunes
- Aéromodélisme
et puis on voit apparaître les prestations extérieures
Gala organisé par nous, avec loterie,
entrée gratuite, vente de programmes et chocolats glacés, buvette.
et les rencontres avec les autres foyers : St Innocent, Drumettaz,
Marlioz ou des programmes d’activités communes sont mis en place.
Donc lorsque j’ai pris conscience du volume et de la qualité des activités
j’ai proposé au Conseil d’adminstration de célébrer comme il se doit les
trente ans de notre association. C’est pourquoi nous sommes ici.
Après ces évocations du Foyer de Jeunes et d’Education Populaire d’il y a
trente ans, et de ces valeurs dont nous essayons d’être encore porteurs,
je crois qu’il faut rendre aussi hommage à tous ceux que nous n’avons pas
cités, dont certains n’ont même pas été invités aujourd’hui car nous nous
sommes surtout concentrés sur les “grands anciens”, les fondateurs, pour
cette cérémonie. En effet, lancer une association est une chose importante
et pas toujours facile, mais tenir la distance et la faire vivre au fil
des ans et des difficultés est aussi important et parfois très ardu. Je
pense que nous devrons, au moment où ce local fêtera ses trente ans lui
aussi… ce sera l’an 2000… nous devrons essayer de rassembler tous ceux qui
à leur niveau, parfois plus modeste en apparence, de responsables de
sections, de bénévoles lors des kermesses ou d’autres activités, ont
contribué à la bonne marche du Foyer depuis sa création… alors au lieu
d’être une soixantaine comme aujourd’hui où nous sommes déjà un peu à
l’étroit dans nos murs, il faudra revenir à l’ancien temps où M. Canet
apportait une grande bache pour gagner de la place lors du repas dansant
de la Kermesse et il nous faudra utiliser cette technique pour recevoir
tous les amis plus ou moins ponctuels que nous inviterons, car nous serons
alors 200, 300 ou peut être plus.
Il faut aussi essayer d’expliquer pourquoi notre Foyer a survécu, alors
que la plupart des autres ont disparu d’une manière ou d’une autre… chacun
a ses explications. J’en donnerai quant à moi quelques unes :
- - la qualité de notre quartier, coincé entre la voie ferrée, la
colline de Tresserve et l’Avenue de Lattre de Tassigny, qui fait que son
identité existe plus facilement : on voit aisément qui est de la Liberté
ou non,
- - le nom symbolique des rues : Avenue de la Liberté, Rue de la
Fraternité… n’est-ce pas merveilleux et porteur d’élan,
- - le rôle de nos fondateurs pour “forger” cette identité particulière
: Monsieur Passarelli parlait à la première Assemblée Générale du
Conseil de Parents d’Elèves à laquelle j’ai assisté, d’un certain
impérialisme. Les parents d’élèves étaient alors une section du Foyer.
- - une autre explication est le choix d’un type de fonctionnement
interne pas toujours facile à mettre en pratique mais qui est sans doute
porteur de dynamisme : nous sommes sans doute une des rares associations
aixoises où le mandat des principaux responsables en particulier celui
du Président est limité à 3 ans. Cela nous a parfois mis à la limite de
la dissolution de l’association comme en 1989 où le dévouement de
Thierry Petithory nous a évité cette solution extrême. C’est cependant
cette crise qui a provoqué le départ justifié de la Section de Hockey
sur Roulettes…
- - il y a aussi l’aide des municipalités successives qui ont su
reconnaître à sa juste valeur le travail effectué sur le terrain, et je
citerai en particulier la présence amicale et efficace de Jean-Paul
Chauland qui nous a incité à créer un poste de membre de droit pour un
représentant de la municipalité pour le quartier. Poste toujours vacant
à ce jour depuis les dernières élections…
- - n’oublions pas l’aide tout aussi remarquable des directeurs
d’écoles successifs, qui, chacun à sa manière, ont contribué à maintenir
les liens existants entre l’école et le foyer, transmettant nos
informations, rendant plus active la section “Association sportive” du
Foyer qui regroupe tous les enfants de l’école primaire.
- - enfin je citerai en dernier les deux éléments qui me paraissent
fondamentaux : la capacité à s’adapter, et l’esprit d’équipe.
- le premier élément est la capacité du Foyer à s’adapter aux
évolutions,
- que ce soit en donnant leur indépendance aux sections qui sont
devenues autonomes (les Parents d’Elèves puis le Hockey) et en
facilitant même le processus au moment où il devenait inéluctable…
- ou que ce soit en changeant de nom et en devenant Foyer d’animation du
quartier, ce qui lui donnait un nom plus lisible,
- ou en s’adaptant aux techniques modernes de gestion avec
l’informatique qui nous permet d’avoir une comptabilité que je crois
exceptionnellement claire et transparente,
- ou en admettant que les activités d’antan ne peuvent peut être plus
fonctionner de la même manière aujourd’hui où la télévision joue son
rôle de rouleau compresseur et transforme tous les comportements, et où,
même si la communication prend des formes très rapides accessibles à
tous, chacun peut se retrouver dramatiquement isolé dans son
individualisme. De ce fait de nouvelles formes d’activités sont à
lancer.
- ou en saisissant l’occasion de créer de nouvelles sections comme le
Karaté, porteur de tant de difficultés sur le plan financier mais aussi
de tant d’espoirs sur le plan éducatif,
- ou enfin plus récemment en s’intégrant au plan d’animation des
quartiers proposé par la nouvelle municipalité secondée par la
Fédération des œuvres laïques.
Bref, nous avons su nous transformer, nous adapter, et sans doute est-ce
une condition permanente de survie d’une association : il faut s’adapter
ou mourir.
- le second élément est l’esprit d’équipe. Lors d’un
passage récent à Radio Pays de Savoie, on m’avait demandé d’expliquer la
longévité du Foyer et j’avais regretté d’avoir été coupé avant de pouvoir
dire que ce travail d’équipe en était la raison numéro 1. C’est le
fonctionnement de ces équipes, animées par des présidents efficaces et
appréciés de tous, que ce soit Thierry Petithory, Fernand Secco ou Franck
Aimone, si on me permet de ne citer que ceux de ces dernières années, ce
qui n’exclue pas ceux qui les ont précédés… Je crois d’ailleurs que la vie
associative ne vaut la peine que si l’équipe de direction est une équipe
de vrais copains, en tous cas c’est pour moi une condition indispensable.
Cela n’exclue pas les divergences d’opinions, les affrontements, mais cela
implique qu’après la décision commune, le respect et l’amitié mutuels sont
toujours présents. Croyez-moi ce n’est pas le cas dans toutes les
associations. Et c’est ce sentiment amical qui, lié au dévouement de
chacun nous a permis d’avancer au mieux. Chacun sait dans notre équipe que
son point de vue sera écouté, chacun aussi est souvent prêt à donner de
son temps pour effectuer les tâches qui ont été réparties. Enfin, et
je terminerai ces considérations générales par l’idée que le
fonctionnement d’équipe dans une association cela s’apprend aussi… par
exemple, faire voter une décision est un moyen démocratique important pour
permettre à chacun de se sentir responsable. Combien d’associations
oublient cela et se retrouvent avec un consensus mou bien discutable et
peu démocratique : le chef a décidé, on suit.
J’ai sans doute oublié quelque élément et je serai à l’écoute des
suggestions que vous pourrez me faire, afin de les refléter dans le
document récapitulatif de cette journée. Nous pouvons passer
maintenant à six annonces concrètes :
- - Pour ceux qui ne l’ont pas encore rencontré, voici Eric Barret,
l’animateur permanent pour le quartier. Il s’attache
particulièrement à la réussite de la section Centre de Loisirs qu’il a
mise en route depuis sa nomination ici en Février. Vous pourrez voir
soit sur les affichages, soit sur les dépliants édités avec la mairie
qu’un programme précis a été mis en place chaque mois et est préparé
pour l’été. Nous retrouvons donc avec cette section l’élan que l’on
connaissait aux débuts du foyer avec le patronage et les francas. Mais
Eric devra avoir un rôle encore plus global d’animation. Seul ombre
à ce tableau, le cadrage financier où, à ce jour, nous ne savons pas
encore si les fonds nécessaires sont prévus par la ville ou non et les
subventions 95 et 96 pour nos autres activités n'ont pas été versées ou
ne l'ont été que partiellement. Mais peut être Monsieur le Maire
pourra-t-il nous rassurer dès maintenant.
- - Deuxième annonce : le programme de juin. Nous vous invitons à
la Kermesse et à la Soirée dansante qui auront lieu le Samedi 22 Juin.
Nous nous sommes répartis les tâches avec l’association de parents
d’élèves. Et si certains veulent nous donner un coup de main, ils seront
bienvenus.
- - Troisième annonce : les discours que vous avez eu la gentillesse
d’écouter patiemment aujourd’hui seront repris avec quelques documents
d’il y a trente ans dans une brochure spéciale anniversaire. Si
vous souhaitez en avoir une copie personnelle il vous suffira de vous
inscrire sur la liste que nous ferons circuler dans un instant ou de me
la demander si vous oubliez de vous inscrire.
- - Quatrième annonce : une sortie pédestre et familiale en Chartreuse
vous est proposée le Dimanche 30 Juin. Il est préférable de
s’inscrire à l’avance. Je suis allé la revoir récemment et les fleurs
sont superbes actuellement avec les muguets en nappes et les gentianes
alpines géantes… sans doute trouverons-nous les premiers rhododendrons à
la fin du mois.
- - Cinquième annonce : nous ferons appel à tous les adhérents et amis
du Foyer pour suivre le passage du Foyer sur Radio-France -Pays de
Savoie le Vendredi prochain 14 Juin entre 11h et midi. Je serai là pour
nous représenter dans leur jeu des associations en demie-finale. En cas
de réussite à la finale, ce seront 25 000 francs qui seront versés au
foyer. On demandera aux adhérents de répondre par téléphone à une ou
plusieurs questions assez difficiles et comptant lourdement dans le
score. Ça vaut le coup d’écouter une ou deux émissions à l’avance pour
voir comment ça se passe. Il faut rappeler que notre première sélection
a été en grande partie dûe au nombre d’appels que nous avions alors
enregistrés (73 pour le foyer contre autour de 40 pour notre
adversaire).
- - Sixième et dernière annonce : nous allons maintenant donner la
parole à M. Laye Name, maire adjoint à la vie associative, ensuite
nous pourrons passer à la deuxième partie de la soirée et casser la
croûte en compagnie d’Alain Durand et de son orgue de barbarie. Si
parmi vous certaines personnes ont oublié de s’inscrire, c’est encore
possible. Je rappelle simplement en tant que trésorier qu’une
participation de 30F par adultes et de 15F par enfant est demandée pour
couvrir nos frais.
J’en ai terminé. Vive le Foyer de la Liberté…