Discours prononcés le samedi 21 octobre 2006 pour le quarantième anniversaire du Foyer

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Discours introductif de Jean-Paul Missud, président.

'1966 * 2006 ~ 40 ANNEES D'ACTIVITES'

 

Monsieur le Maire,

Mesdames, Messieurs.....

Chers amis,

C'est avec une vive émotion que me revient le plaisir de vous accueillir pour fêter 40 années d'une histoire merveilleuse ; je remercie tous ceux qui ont répondu à notre invitation en prenant un peu de leur temps, ......... tous ceux qui ont contribué à la réussite du Foyer, dès sa création, la sortie de terre du bâtiment et sa « longue existence » !! les anciens (présidents, animateurs, bénévoles tous azimuts....) et tous les adhérents.

Comment peut-on comprendre qu'un foyer d'animation de quartier puisse résister 40 années aux modes qui changent, aux aspirations des jeunes qui évoluent, aux nouveautés qui émergent chaque jour rendant rapidement obsolètes les idées novatrices d'hier... Quand on est jeune, on veut tout, tout de suite et parfois sans suite ; et autre question, saurons nous encore avoir l'énergie pour que cette aventure continue ?

* * *

Analyser le passé est un exercice difficile, et pourtant nécessaire, on se construit sur son expérience. Quels sont les éléments qui ont permis cette longévité ?

* les adhérents qui sont aussi des militants, apportant leur concours à nos manifestations par exemple, ou siégeant au conseil d'administration,

* l'équipe des responsables qui a su vivre dans une ambiance d'amitié, a su s'adapter et se renouveler,

* le fait d'avoir un local affecté à notre association, qui, même avec ses insuffisances, a permis de mieux faire tourner les activités,

* la prise en charge de chaque activité par des responsables bénévoles, aux côtés de responsables techniques, si besoin était, qui a donné une vraie force à chaque section,

* la capacité de l'équipe qui a permis d'innover, d'accueillir de nouvelles activités, et même de les aider à prendre leur indépendance comme le hockey sur roulettes, l'association de parents d'élèves ou le centre de loisirs

* le lien avec l'école, les directeurs d'école, les maîtres, les parents d'élèves, qui a permis d'avoir de belles kermesses, et aussi de mieux informer les familles,

* enfin l'aide régulière et soutenue de la municipalité -merci monsieur le maire- pour l'entretien du mini-club et de ses abords, comme pour les subventions aux activités qui sont venues renforcer le travail des adhérents militants, et l'aide également du Conseil Général représenté ce soir par messieurs Loiseau et Sarzier, aides toujours précieuses et appréciées

* * *

Et l'avenir ? Soyons optimistes, allons de l'avant comme ont su le faire nos prédécesseurs, faisons confiance à nos jeunes, sachons surtout les écouter sachons leur parler; ils ont tous des projets, à nous de les comprendre.

Cependant ne nous voilons pas la face, certaines époques de la vie du foyer n'ont pas été très faciles, et mes prédécesseurs ont su les gérer, il faudra continuer...

Quelles difficultés se posent, quelles orientations devront nous prendre pour continuer à mener notre barque malgré les orages possibles ?

Je voudrais remercier, moi qui ne suis pas un vétéran du foyer, tous ceux qui m'ont accueilli et fait confiance ; j'ai trouvé en eux une équipe chaleureuse, une amitié sincère, une folle espérance pour reprendre le flambeau ;

merci à Daniel BRET, mon prédécesseur, pendant de longues années président, pour le travail accompli, et maintenant pour son aide dans mes nouvelles responsabilités ;

merci à Fernand FLAMENT, notre trésorier, pour son sérieux et le soin apporté à la gestion de nos comptes,

merci à Gérard CAVALIERE, notre secrétaire, pour les heures passées à préparer les réunions, les comptes rendus, les affichettes....et tous ceux - membres du conseil d'administration, animateurs, responsables à tous les niveaux qui contribuent à la bonne marche du foyer....

Je vous propose une illustration de 40 années de votre Foyer d'Animation du Quartier de la Liberté -c'est son nom, soyez en fiers- avec le montage que Daniel a réalisé ;

Après cette projection, je souhaiterais que deux anciens « piliers fondateurs » nous fassent l'amitié de rappeler quelques souvenirs, et je demanderai à notre maire, Dominique Dord de nous adresser quelques mots avant de conclure autour d'un buffet préparé par les adhérents.

Jean Paul Missud

Président du Foyer de la Liberté

le 21 octobre 2006


Discours de René Marin, ancien directeur de l'école de la liberté

un des fondateurs du Foyer.

Historique et allocution de René Marin

 

Le quarantième anniversaire du Foyer.

 

Les dirigeants de votre club ont eu la gentillesse et la courtoisie de me convier à la célébration de ce quarantième ANNIVERSAIRE, m'invitant de plus à prendre la parole pour évoquer l'histoire du FOYER depuis sa création.

Les jeunes adhérents, comme les anciens n'auront pas la primeur d'un discours inédit car j'ai simplement puisé très largement dans mon allocution de 1996 (dix ans déjà !) pour retracer la vie du FOYER dont la déclaration administrative officielle date de 1996. Cependant sa naissance réelle remonte à 1958. En somme, un accouchement long et difficile.

 

POURQUOI "LA LIBERTÉ" ?

Après dix-sept ans passés comme adjoint à l'Ecole du Centre, où j'avais été élève de 1925 à 1930, j'ai "choisi la Liberté", pour y retrouver mon ami Marcel Perrier et Madame Perriod qui en essuyaient les plâtres, mais surtout pour exercer dans une école neuve, aux classes géminées, laissant entrevoir de grandes possibilités d'action dans les domaines post et péri-scolaires, en résumé pour explorer un terrain idéal à une laïcité agissante.

Je me devais de poursuivre et de parfaire le travail réalisé au Centre et qui m'avait donné beaucoup de satisfaction : "patronage" laïque, amicale sportive scolaire, éducation artistique concrétisée, après la Libération, par des Fêtes des Écoles de réputation régionale, contacts suivis avec les Parents d'Elèves, impression d'un journal scolaire (outil de la Méthode Freinet), exploration de pistes nouvelles d'enseignement et d'éducation (cinéma, TV).

 

UN EXCELLENT DÉPART

Mes collègues m'ayant laissé les coudées franches pour innover et animer, j'ai immédiatement fait implanter dans la vaste cour d'école, non goudronnée, des panneaux de basket qui dormaient aux Ateliers Municipaux. Ils étaient de hauteur normale, car le mini-basket n'existait pas. Qu'importe ! Des centaines de garçons et de filles vont rivaliser d'ardeur… et d'adresse sur ce terrain précairement aménagé !

L'Amicale sportive de la Liberté était née…

Parallèlement, mes élèves, bientôt rejoints par leurs camarades du CM1 et du CE1 (il n'y avait pas de CM2 à l'ouverture de la Liberté), devenaient imprimeurs et "La Main dans la Main", héritière de "La Mouette" et de "L'Aile Blanche" sortait son premier numéro. Parents d'abord amusés, puis étonnés, enfin intrigués et fortement intéressés par cette presse enfantine, réservèrent un accueil exceptionnel au journal qui pulvérisa toutes les espérances de vente.

Et c'est l'organisation d'un Arbre de Noël sans prétention (en réalité un après-midi jeux et chants avec goûter) dans un préau battu par la bise qui mit un point final à un premier trimestre bien occupé.

 

LA VÉRITABLE ÉBAUCHE DU FOYER

L'idée ambitieuse de regrouper le quartier autour de son ÉCOLE, en lui offrant un large éventail d'activités tant culturelles que sportives, dans le vaste cadre de l'Education Permanente, prenait vraiment corps, d'autant que Georges Bonnel, avec quelques amis, structurait une Association de Parents d'Elèves, jusque là informelle.

Restait à conquérir le domaine de la post-école, c'est à dire à rassembler les jeunes et les moins jeunes pour une action commune. Nous y sommes parvenus en mettant sur pied un "patronage" du mercredi, groupant jusqu'à cent participants et encadré par des FRANCS ET FRANCHES CAMARADES, souvent anciens élèves de la Liberté, poursuivant leurs études au lycée.

Le "CLUB DE JEUNES" prenait son essor.

Hélas ! Va se poser avec acuité le problème d'un local pour les réunions… et ateliers divers et le groupe se retrouve à l'étroit dans une maisonnette exiguë implantée à l'emplacement actuel de l'Ecole Maternelle de la Liberté 2.

En résumé, sans tapage, mais avec persévérance et efficacité, le FOYER, comme nous le concevions à l'époque, c'est à dire regroupant Section Parents d'élèves, Club de Jeunes, Amicale Sportive UFOLEP-USEP, devenait réalité.

Il faut signaler que ce schéma de fonctionnement répondait exactement à celui préconisé par la Ligue de l'Enseignement.

Nous avons été parmi les premiers, sinon les premiers en Savoie, à suivre ces instructions. C'est sans aucun doute, pour cette raison que notre Foyer continue d'exister et de servir de référence. Certains, nous le savons, ont regretté que l'Ecole soit "le véritable cœur du Foyer". Nous respectons leur opinion et acceptons leurs réserves. Nous leur disons simplement qu'elle reste la plus apte, avec la Famille, à tracer le chemin qui mène lentement de "L'Enfant vers l'Homme".

 

L'ATTRIBUTION D'UN MINI-CLUB

La déclaration du FJ en Préfecture en 1966 n'est qu'un épisode dans la vie du Foyer car, à la fin des années 60, l'Etat lance son opération "1000 Clubs de jeunes". La Liberté postule à cette attribution mais sa candidature n'est pas retenue et c'est seulement en 1970 que notre Mini-Club, sort de terre, après un fantastique effort collectif des bénévoles transformés en maçons, en charpentiers, en électriciens, en plombiers ou en carreleurs conseillés et dirigés par l'infatigable GEORGES BONNEL.

 

LA LIBERTÉ À LA PREMIÈRE PLACE

D'autres que moi auront le plaisir de vous narrer la suite de l'histoire, mais force est de reconnaître que le travail réalisé entre 1958 et 1972 a été véritablement considérable.

Nous rappellerons, sans aucun souci de chronologie :
- la création d'une chorale,
- l'organisation d'Arbres de Noël dans le vieil Eden rempli à ras bord,
- notre parrainage effectif des "Papillons Blancs",
- une très large participation aux compétitions USEP et UFOLEP, aux festivals UFOLEA,
- la mise en place progressive des ateliers du Club de Jeunes (photo, aéromodélisme, danses folkloriques, philatélie, poésie, bibliothèque, plein air et sports) auxquels se sont ajoutés la gymnastique, l'informatique, l'électronique.
- l'accueil inoubliable à trois reprises des "Petits Écoliers Chantants de Bondy",
- l'organisation de causeries et débats sur l'éducation et la santé de l'enfant,
- la mise sur pied de la première kermesse en 1968, une initiative qui sera reprise dans tous les autres groupes scolaires,
- l'organisation de bals avec des orchestres de réputation régionale et nationale.

Cette liste n'est pas exhaustive et chacun la complétera à sa guise. La Liberté s'impose alors partout comme un exemple de réussite et de dynamisme. Deux phrases figurant dans un rapport de Monsieur l'Inspecteur de l'Education Nationale en témoignent :

"Les activités du Foyer de la Liberté peuvent être citées en exemple" et "le groupe scolaire est devenu pour les élèves, les anciens élèves et les familles un lieu de rencontre et un centre de rayonnement".

 

LES RAISONS D'UN EXTRAORDINAIRE SUCCÈS

Elles sont multiples, mais nous avons bénéficié d'un quartier bien délimité ayant besoin d'affirmer son originalité et son identité.

En outre il faut mettre en exergue :
- l'influence du "petit journal" qui a été un remarquable trait d'union,
- l'amitié, l'esprit d'équipe et la solidarité du groupe d'animation guidé par une laïcité sans sectarisme,
- la volonté de se surpasser,
- la forte personnalité de quelques uns,
- l'extraordinaire bénévolat de tous les membres,
- l'esprit inventif et audacieux des responsables.

Le FJEP n'est donc pas devenu par hasard, un creuset idéal de formation civique et morale dans le plus pur esprit de tolérance et de respect mutuel.

 

 

L'ÉQUIPE

Il est absolument impossible de recenser toutes les bonnes volontés qui ont contribué à la construction et à la renommée du FJ, c'est pourquoi nous demandons, par avance, à ceux et celles que nous allons forcément oublier, de nous pardonner quelques trous de mémoire… les ans en sont la cause.

Merci d'abord à GEORGES BONNEL et à RAYMONDE, à YVES, GUY, ALAIN et RÉGINE.

Merci à mes proches privés d'une grande partie de notre vie de famille devant la multiplicité des tâches.

Un "merci" unanime aux artisans du quartier qui nous ont apporté leur savoir et leur aide.

Merci à Mesdames et Messieurs, PETITHORY, DAMOIS, JACQUIER, GRAPPIN, ARNAUD, MACHET, AUDRY, CAMPI, BOURBOUJAS, GONNET, MOREAU, CANET, BRAILLON, RICHARD, MERMOUD, SEYMAT, VIDA, CIGLIE, VERONAY, MARTIN, MALLEBAY, CANOVA, COUTY, PROVENT, SILVESTRI, MESSINA, MICHELLAND, BOCQUIN, BONIFACE, CATTIN, DELORME, LAQUAZ, CARRET, BOUVIER, CHAPEL, BRANCQUART. Certains nous ont quittés trop vite mais, nous ne les oublions pas.

Un merci très personnel, à mes vieux copains, tous disparus, Lucien VERNAY, Gaston REY, Emile BOURGEOIS, Jean BOGEAT, André NONGLATON, Hyacinthe GIRARD, Roger PICHIO, Alexandre MARGARA, Albert POCHON, Albert ROISSARD.

Merci à M. PASSARELLI, Inspecteur Départemental de l'Education Nationale pour son soutien total et à mes collègues qui ont beaucoup donné : Francine Pasquéro, André Clerc-Renaud, Yves Bonnel.

Merci aux Municipalités pour leurs aides multiples, aux Services Techniques maintes fois sollicités, et à mes "potes" de la presse qui ont largement ouvert leurs colonnes à nos communiqués et aux comptes rendus de manifestations.

Merci enfin à TOUS NOS JEUNES pour leur sérieux et leur enthousiasme communicatif.

 

RÉCOMPENSE

Il faudrait des dizaines de pages pour évoquer des souvenirs gais ou tristes, croustillants ou émouvants. Tous font partie d'un petit trésor que nous ne gaspillerons pas.

Je terminerai sur une réflexion personnelle : "L'action du Maître d'Ecole est trop souvent présentée d'une façon caricaturale ou restrictive. Le travail que nous avons accompli "ENSEMBLE" a, je pense, donné de l'Enseignant une autre image, image neuve qui n'entame en rien le respect ou la reconnaissance qu'on peut lui porter". J'en veux pour preuve ces quelques mots de Daniel Grappin, en dédicace d'un de ses ouvrages :

"A l'instit qui m'a appris beaucoup plus que l'Ecole et a déposé, en vrac, dans un coin de mémoire
d'ASC à AIX
"LA MAIN DANS LA MAIN", la casse et les composteurs
la télé à l'école
le ciné-club
une montagne de boîtes de carton lors d'une kermesse héroïque
… sans oublier, bien sûr, les Marins et les Tahitiennes".

C'est sans conteste, ma plus belle récompense et la raison d'être de cette longue évocation.

 

Le FOYER D'ANIMATION de la liberté a résisté à l'usure du temps grâce à la solidité de ses structures, à la qualité de ses dirigeants et au sérieux de ses adhérents.

Il a su s'adapter au modernisme, prendre en charge les générations montantes, initier les jeunes aux techniques d'avant-garde, préserver son unité, parfois se remettre en question.

Il poursuit sa marche en avant car il sait faire taire les questions philosophiques, religieuses ou politiques qui minent et souvent détruisent des associations plus réputées.

Alors, BON VENT au FOYER qui vogue à présent vers son cinquantième anniversaire.

Et reprenons en chœur cette vieille chanson paillarde, édulcorée, "NON, NON… LE FOYER N'EST PAS MORT ! CAR IL CHANTE ENCORE.  


Intervention de Georges Bonnel, un des fondateurs du Foyer avec ses enfants et les parents d'élèves.

 

Quelques éléments de l'intervention de Georges Bonnel

Que de fleurs...!

Je pense que vous partagez avec moi le plaisir et l'émotion de nous retrouver après tant d'activités bénévoles communes, de réalisations et de satisfactions.

Il y a deux choses que notre ami MARIN a oubliées dans sa présentation :

- d'abord pour le patronage organisé par les parents d'élèves : si il avait bien une centaine de participants au départ, petit à petit on était arrivé, au mois de juin, au fait qu'il y avait plus de moniteurs que d'enfants,

- la deuxième, c'est que nous avons, au Foyer, appliqué l'égalité pour tous, à un tel point que même le président payait sa place lors de nos fêtes.

Enfin, pour en finr je voudrais faire remarquer que si nous sommes encore là, c'est grâce à l'activité et aux idées de Daniel Bret, qui ne s'arrête jamais aux échecs, mais repart alors pour d'autres activités qu'il met en œuvre.

(ce à quoi Daniel a répondu qu'il avait effectivement ce qu'il appelait "un défaut de caractère" qui consistait à toujours de se mettre sur le dos quelque activité qui lui paraissait intéressante ou prioritaire..)


Discours de Jacques Mercier, habitant du quartier mais aussi Secrétaire général de la Fédération des œuvres laïques de Savoie.

 

Intervention de Jacques MERCIER &endash; 40ème Anniversaire du Foyer d'Animation du Quartier de la Liberté

 

Cet anniversaire du foyer de la liberté, foyer d'éducation populaire affilié à la Fédération des Oeuvres Laïques de la Savoie depuis son origine, me donne l'occasion de revenir sur cette notion qui, il y a encore quelques années en arrière, semblait désuète et pour certains même ringarde : l'éducation populaire.

Et puis, il a suffit de quelques voitures qui brûlent, d'enfants décrocheurs du système scolaire, une difficulté croissante à appréhender la complexité du monde pour que resurgisse, l'actualité de ce concept.

Et nous avons vu alors, par exemple, l'éducation nationale faire appel aux réseaux d'éducation populaire tel que le nôtre pour développer les ateliers relais qui ont pour mission de redonner du sens aux apprentissages à des élèves pour qui l'école n'était plus que le cadre de leurs incivilités. Ces ateliers relais sont nés dans la banlieue d'Ajaccio dans une association FOL comme ce foyer qui proposait avec le prétexte de réparer des mobylettes de redonner le goût d'apprendre.

L'éducation populaire, c'est cette éducation qui n'est pas cadrée dans les structures traditionnelles de la famille ou de l'école, cette l'éducation qui se déroule au sein du " temps de loisir " par la pratique volontaire de la vie de groupe, la confrontation, le partage.

Mais l'éducation populaire, c'est aussi l'éducation de chacun par chacun Galilée, déjà le disait: « Je n'ai jamais rencontré d'homme si ignorant qu'il n'eut quelque chose à m'apprendre ».

L'éducation populaire ne vient pas d'en haut, des classes dominantes, mais elle cherche à refondre la culture populaire en accordant une égale dignité à tous, quelque soit sa position sociale.

Celle aussi qui ne se limite pas à la " haute culture ", ni même aux oeuvres d'art, mais qui cherche la culture au sens large: sciences, techniques, sports, connaissance des arts, expression artistique.

C'est aussi l'apprentissage de la citoyenneté, enfin: la citoyenneté qui n'est pas seulement l'art de réfléchir sur la politique institutionnelle mais une pratique active: art de parler en public, de savoir écouter, de gérer un groupe, de s'intégrer à la société...

On comprend mieux pourquoi c'est cette forme de partage qui est appelé au chevet de cette période qui a du mal à tisser du lien social.

Dans notre société contemporaine, le triomphe de l'individualisme est sans aucun doute la marque d'une plus grande autonomie des individus, d'une capacité à l'autodétermination. Mais dans le même temps, il pose le problème de comment reconstruire des liens collectifs solides si ceux-ci sont à la merci des choix et des décisions individuels.

Autrefois on venait à l'association pour agir pour autrui et le « pour soi » devenait secondaire. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Les autres doivent m'être utiles &endash; « pour moi » . Et trop souvent les pratiques associatives perdent leur caractère d'éducation populaire au profit de la simple consommation d'activité. Il faut collectivement réfléchir à cette nouvelle donne. Nous pourrions regarder ensemble ce qui aujourd'hui dans cette association relève de l'éducation populaire ou de la satisfaction individuelle de consommation. Un des indicateurs pourrait être par exemple le nombre de participants à l'assemblée générale.

C'est cette réflexion, « comment faire société », que la FOL a engagée et nous serions ravi de votre participation et de votre contribution. 

Aujourd'hui les créateurs et animateurs inlassables de cette association sont sous les feux des projecteurs, et ce n'est que justice. Mais nous leur devons plus que leur dévouement, nous leur devons la promesse - dans ce quartier si bien nommé - nous leur devons la promesse d'une vie, plus fraternelle et plus accueillante pour tous.

Merci.

 


Résumé de quelques points de l'intervention de clôture de Dominique Dord, député-maire d'Aix les bains.

Le député-maire d'Aix les bains, accompagné de plusieurs adjoints et conseillers municipaux, ainsi que des Conseillers généraux Jean-Claude Loiseau et Jean-Louis Sarzier, était présent. Le président lui ayant proposé de clore les allocutions, celui-ci a rebondi sur les discours des uns et des autres, félicitant le Foyer pour son dynamisme, pour le dévouement de ses responsables. Il a rappelé la valeur du bénévolat et la nécessité du lien avec l'école. Il a souligné comme Jacques Mercier le rôle important d'une association comme la nôtre pour la cohésion sociale d'une ville : "s'il y avait dix foyers comme celui-ci à Aix les bains, il y aurait sans doute une vie bien meilleure". Il souhaitait donc que le Foyer continue à être bien présent sur la ville et dans le quartier.