Si
j'étais un courant d'air, je ne
voudrais pas être un de ces vents que
l'homme ne peut produire qu'avec mauvais
effet et plus ou moins d'aisance. Ni soupir
de soulagement, d'allégeance ou de
résignation, ni exhalaison morose ou
enjouée, ni rot d'expiation ou renvoi
de commodité, encore moins une de ces
bulles détachées du fondement
qui ne répond d'aucune manière
qu'au seul impératif de
décoincer le propriétaire du
dit soubassement.
Si
j'étais onde aérienne, je
volerais au secours des exilés pour
chanter à leurs oreilles
déconcertées le refrain plein
de nostalgie des berceuse de leur pays, je me
répandrais de la plus
mélodieuse façon entre les
groupes d'amis, je ferais vibrer les gosiers
d'une émotion contagieuse à
souhait, je mettrais fin au doute,
j'organiserais la survie, le recours,
à l'espoir de tous les incompris.
Je
deviendrais ode élogieuse, ritournelle
sacrée, sonnets susurrés pour
rosir les joues des amoureux transis.
J'embellirais la vie en laissant respirer un
souffle de liberté, de fantaisie, de
facétie qui aiguiserait
l'appétit et donnerait envie de croire
à la joie du partage.
Au
lieu de quoi, ne n'ai été
émis que pour propager l'effroi d'une
loi erronée, éructant de
violents sarcasmes, abolissant le sens de la
plus élémentaire
justice.
Pascale